Les lieux de fabrication numérique au service du territoire
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Le numérique est arrivé très vite dans la main des habitants, plus vite que les programmes lancés par les institutions. Des géants du numérique (GAFA) n'ont pas attendu les schémas stratégiques des territoires. Comment travailler avec, et faire pour que les collectivités retrouvent un rôle clé dans l'aménagement des usages du numérique ?
Rennes Métropole a décidé d'accompagner l'émergence en proximité d'espace physique avec les lieux de fabrication numérique: les fablabs. Porteur de la marque LabFab qui fait agir ensemble ces labfabs), le territoire organise des marathons créatifs sur des politiques publiques (habitats, mobilité, …) mixant des compétences diverses et surtout en associant les habitants dès les premières étapes créatives. Il s'agit de faire émerger collectivement des projets innovants au service du territoire et de ses habitants avec une prise en considération de questions éthiques auquel le numérique nous confronte: propriété des données, design by privacy, biens communs, …etc. Tout est ouvert et documenté pour être mieux partagé.
En parallèle, les fablabs sont ouverts aux collaborateurs de la Métropole de Rennes (et d'ailleurs :-) riche de plus de 350 métiers différents. Tous ces métiers sont impactés de manière diverse par l'arrivée du numérique, et sont amenés à se transformer. En étant en attention des collaborateurs, on observe ces transformations et on peut mieux les accompagner dans le but de les partager avec les citoyens et de voir leurs bénéfices pour le territoire.
L'approche technique est nécessaire mais certainement pas suffisante. La transformation numérique est un changement d’ère guidée par l’usage et moins technocentrée. Il ne s'agit pas uniquement un assemblage d’applications informatiques (et il est encore nécessaire tous les jours de le rappeler). Le Numérique donc au-delà de l’informatique technique est à aborder via l’innovation (ou parfois la régression?) sociale qui se produit, et doit se mettre au service de grands enjeux (environnement, santé, éducation, précarités, ...). Les labfabs sont des lieux de proximité où ces observations de pratiques sont possibles.
Il conviendrait par exemple d’observer les pratiques non prédites, les effets induits, l’apprentissage collectif et les non usages...etc. Car l’innovation doit être inclusive, accessible à tous et co produite par tous. Bref, une chance à saisir pour notre institution et tous ses agents au Service du bien commun.
Cette hybridation de compétences produit un apprentissage collectif. Rennes Métropole incite ses fablabs à collaborer et à s’ouvrir au grand public et aux acteurs économiques. D'ailleurs, plusieurs grands groupes français sollicitent le LabFab (qui regroupe l'ensemble des fablabs de Rennes Métropole) pour les accompagner dans leur transformation numérique conscients que les recettes appliquées sont transposables et surtout qu'il faut pratiquer le numérique sans attendre le plan d'actions. Ces partenariats sont vertueux car ils cautionnent la démarche tout en permettant de la valoriser économiquement. Cela prolongent l'hybridation des compétences et démontre que l'innovation vient des individus (agents ou collaborateurs ou bénévoles) et de l'intensité d'échanges qui se produit. Le numérique n'est qu'un ingrédient.
Ces labfabs sont encouragés à s’étendre, à toucher des populations variées et former des prototypeurs d’objets et des animateurs. Par exemple, avec des projets utilisant les objets connectés, les habitants deviennent contributeurs consentants en produisant des données d'environnement, de déplacement ou autre et dans le but d'améliorer collectivement la qualité de vie sur le territoire.
Dans ce schéma inclusif, le territoire trouve une place de coordinateur et de garant qui utilise les atouts du numérique, pour et avec ces habitants et acteurs économiques ou associatifs afin de résoudre collectivement avec responsabilité les grands enjeux de notre société.Restant à l'écoute, pour faire mieux connaître et diffuser ce modèle de fablabs en réseau sur un territoire et à son service.
Norbert Friant (@NFr21)
Responsable Numérique ville et Métropole de Rennes -
l'exemple est intéressant mais ici aussi il ne faut pas s'enfermer dans des outils dédiés. les Fablabs sont des expériences intéressantes, mais de fait limitées dans leur audience. la culture numérique,, la diffusion des usages, se fait et devrait se faire davantage encore dans les lieux de vie quotidien d'un grand nombre d'enfants, de jeunes et moins jeunes. le tissu associatif avec ses centres de loisirs, de vacances, ses foyers ruraux ses MJC et autres centres sociaux ou amicales laiques sont des espaces à mobiliser qui peuvent être à la rencontre entre l’initiative individualisée et les expériences collectives...
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Oui exactement, il faut ouvrir les fablabs au delà de leur cercle initial. Sur Rennes Métropole, volontairement, le 1er LabFab a été ouvert en 2012 dans une école d'art , donc pas "hyper technocentrée", et vraiment sur l'approche "design thinking", par les usages. Quasiment simultanément, le 2e LabFab a été ouvert dans un espace public à forte mixité: la Maison des Associations, ouverte à un large public. Puis 2 autres autour des techniques d'éducations et notamment vers les publics éloignés du numériques.... etc.
Ensuite, les écoles plus techno sont venues, car il faut également des compétences pointues, et la Métropole de Rennes soutient des projets qui font participer plusieurs fablabs entre-eux, d'où la charte du LabFab (inspirée de celle du MIT, et imposant par exemple une ouverture et animation "grand public" au moins 4 heures par semaine).
Donc, oui, il faut une stratégie pour provoquer l'ouverture.
Les fablabs sont des ingrédients au service du territoire et donc des habitants qui y vivent. Il faut une animation territoriale, par exemple avec des événements: http://www.labfab.fr/metromix/
Venez voir ! -
et en complément le MOOC crée , plus de 100 000 inscrits :-)
https://www.fun-mooc.fr/news/la-fabrication-numerique-de-lidee-au-prototype-en-/ -
Autre exemple de développement numérique du territoire, à ce jour en Creuse nous sommes à une douzaine de tiers-ieux. Inspirés par l'ouverture de La Quincaillerie Numérique http://www.laquincaillerie.tl/, service public à part entière de l'Agglomération du Grand Guéret. Notre ambition étant de "sensibiliser tous les publics aux numériques et fédérer les implications citoyennes et collectives". A la Quincaillerie, nous avons un espace convivialité, une antenne médiaLab de la radio associative locale, un Fablab, un espace numérique, un espace formation et un espace coworking. Chaque jours se croisent des migrants, des jeunes, des professionnels, des seniors... A ce jour notre tiers-lieu est soutien de la MILO, du PARI vers l'insertion de l'UDAF, des associations de femmes isolées et de l'aide au devoirs reconnu car accompagné par la Fondation Orange. Acteur du Laboratoire des Apprentissages du Numérique, Grande Ecole du Numérique creusoise, avec le Greta et Face Creuse. Initiateur et organisateur d'événements divers les Rencontr'Actées associées au OSCEDAYS https://oscedays.org/, les Open Elu Days http://www.agglo-grandgueret.fr/actualites/evenement-open-elus-days-oed,...
Nous sommes nombreux sur les territoires à soutenir au mieux l'accueil, l'accompagnement et le soutien de l'inclusion numérique. D'où l'intérêt de cette mission société numérique et de cette plateforme de nous permettre de valoriser au niveau national nos actions de territoire et partager des bonnes pratiques, initiatives, démarches... en Open Source, cher à Stallman, cf Wikipédia ("par l'Open Source Initiative, c'est-à-dire les possibilités de libre redistribution, d'accès au code source et de création de travaux dérivés. Mis à la disposition du grand public, ce code source est généralement le résultat d'une collaboration entre programmeurs.")
Cordialement et nous aussi on vous accueille si vous voulez. Et d'ailleurs à venir citées ci-dessus Open Elu Days et Rencontr'Actées v2 ;) -
@Norbert-Friant a dit dans Les lieux de fabrication numérique au service du territoire phrazle :
The ennes Métropole strongly supports its fablabs' efforts to work together and become more accessible to the public and economic stakeholders. In addition, several major French companies have asked LabFab (which unites all the Rennes Métropole fablabs) to aid them in their digital transformation, understanding that the methods used can be replicated and, most importantly, that digital technology needs to be put into practice immediately, rather than waiting for a grand master plan to be developed. These collaborations are admirable because they support the strategy while also facilitating its material improvement.