Un écosystème régional de médiation numérique
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur s'est dotée il y a plus de 15 ans d'un programme spécifique visant à soutenir et encourager le déploiement de lieux de médiation numérique sur tout le territoire régional. Ont ainsi vu le jour près de 200 dispositifs, portés pour moitié par des collectivités, pour moitié par des acteurs privés, notamment associatifs.
Ces nombreux professionnels ont mis en commun leurs efforts en 2009 en se constituant en association. Ainsi est née ARSENIC. Depuis, le programme de médiation numérique régional, qui a évolué au fil des années et s'adresse aujourd'hui aussi bien aux agents économiques qu'aux publics empêchés, s'appuie sur ARSENIC pour coordonner son action. Ainsi, ARSENIC se voit confier les missions d'appui aux lieu (échanges de pratiques, accompagnement à la formalisation et à l'évolution de l'offre de services, formation, etc) ainsi que de valorisation des actions et de développement de partenariats.
Cette expérience d'une coordination à l'échelle nationale nous fait dire qu'une interface, un intermédiaire identifié par les décideurs publics et les partenaires potentiels est un atout indispensable pour le territoire : là où l'offre de services est diffuse et hétérogène, identifier un interlocuteur unique simplifie et fluidifie la communication et augmente la lisibilité du secteur, augmentant de fait les possibilités de collaborations, notamment avec les collectivités.
Cette posture de plateforme, de relais, nous a permis d'être associés aux démarches territoriales d'aménagement et de développement des usages et services numériques entreprises à l'échelle de la région et des département(SCoRAN, SDTAN, SDUN, etc.) mais aussi des communes et EPCI (telles la Métropole Aix-Marseille Provence) désireuses de s'investir sur le sujet des médiations. Nous sommes par ailleurs structurés pour répondre à des sollicitations de la part d'écosystèmes comme celui des acteurs des professionnels de l'action sociale ou de l'illettrisme, pour collaborer avec les chambres consulaires et les réseaux d'entreprises, etc.
Toutefois, cet échelon régional est parfois un frein, notamment lorsqu'il s'agit de répondre rapidement à un besoin ou une commande à l'échelle infra-territoriale. Ainsi, nous réfléchissons à ce changement d'échelle et pouvons affirmer que des relais de territoires calibrés en départements seraient très utiles : bien que l'échelle régionale soit fondamentale pour garantir une couverture équitable du territoire, l'échelle départementale permet une connaissance affinée des spécificités et besoins des bassins de vie et d'activité et une plus grande agilité. D'ailleurs, certains territoires en PACA sont en train de se constituer ainsi en écosystèmes départementaux.
Aussi, nous recommandons l'instauration d'interfaces, de hubs régionaux articulés autour de relais départementaux au plus proche des acteurs de terrain.